Le verdict est tombé hier: pas de visa et pas de travail au Secrétariat de l'environnement.
Simple, net, tranchant. Epuisant, injuste, déstabilisant.
Laisser moi vous résumer toute l'histoire...
- Décembre 2008: Je lance les dés, tombe sur la case chance et je tire une carte qui me dit "vous rencontrez par hasard le responsable environnement de la ville d'Ananindeua qui vous offre un job". Bingo!
- Janvier à avril 2009: Prise de fonction non officielle. Au black quoi!
- Janvier à avril: Radotage de longue halène aux oreilles de mon ex-futur chef pour la rédaction d'un contrat de travail et le remplissage de 2 formulaires.
- Mars: Documents préparés et juste à imprimer mais mort inexpliquée de l'ordinateur de mon chef et destruction de mes précieux documents.
- Fin avril: 1 jour avant mon départ pour les vacances en France, dépôt de mon dossier à la représentation du Ministère du travail à Belém. Inextrémiste!
- 21 mai: Le fonctionnaire de Belém a enfin réussi à glisser mon dossier dans une enveloppe pour l'envoyer à Brasilia. Bravo! Oh rage, oh désespoir...
- Juin: Bataille quotidienne à coups de visites à la délégation du travail de Belém et surtout à coups de téléphone à Brasilia. Motivation indispensable pour résister aux interminables attentes téléphoniques et pour s'acharner chaque jour. Au plus on se sent insupportablement insistant, au plus on est "efficace".
- 23 juin: 1st level, you win!! Ma demande de visa de travail est enfin enregistrée dans la base de données de Brasilia. Ne vous animez pas trop vite, ça veut seulement dire qu'ils vont enfin commencer à ouvrir mon dossier pour analyser ma demande. Délai minimum: 30 jours.
- 1er juillet: Fin définitive de mon visa de touriste, début de mon séjour "payant" au Brésil. Et oui, ici on a le droit d'être immigré clandestin si on paye environ 3€ par jour!
- 14 juillet: Fête nationale française mais aussi commémoration des 50 jours que je viens de passer sans un seul signe de vie de mon ex-futur patron (c'est celui qui nous avait amené dans sa maison familiale sur l'île de Marajo). Il ne répond pas à mes coups de fils, ni à ceux de Pierre, ni à mes mails. Vous avez dit bizarre? Et que dire des 3 mois ou 4, je ne sais même plus, où je n'ai pas mis les pieds au Secrétariat!? Plutôt déroutant, carrément louche même. Ils veulent de moi ou pas?
- 27 juillet: GAME OVER. Réception d'une lettre de Brasilia (datée du 6 juillet!) qui explique que mon cas ne rentre pas dans les cases. La loi a prévu le coup pour les étrangers qui veulent travailler dans le privé et ceux qui veulent travailler dans un institut de recherche public ou une université. Elle n'interdit pas les étrangers de travailler dans les organes publics, comme mon Secrétariat, mais elle ne les y a jamais autorisés non plus. En bref, la loi dit ni oui ni non, alors c'est non!
Aaaaahhhhhhhh!! C'est pas rageant ça!?? Faut vraiment être dingue pour vouloir travailler dans ce pays! 8 mois d'attente et de bataille pour un retour à zéro. Même pas, pire: pour un aller directement en prison, sans passer par la case départ, et avec une amende pour se libérer de cette situation.
Bon, au moins je suis enfin fixée sur une chose: je ne travaillerai pas au Secrétariat. Par contre, tout est à recommencer. D'abord d'autres démarches de demande de visa: on va exploiter le filon du pacs brésilien, mais ici il est tellement difficile d'obtenir des informations fiables sur les procédures à suivre que ça nous promet encore de sacrées (més)aventures. Ensuite, repenser mon séjour ici: recherche de boulot ou d'une formation par correspondance, who knows?
Bien vide et bien paumée la Laurette...