Avec ce séjour en Guyane, on s'est dit que finalement on n'était pas si mal à Belém. Bon, là-bas ils parlent français, ça facilite c'est sûr. Mais les villes ne sont pas très animées, il n'y a pas grand-chose à faire et encore moins si vous n'avez pas de voiture, et puis la vie est tellement chère!... encore bien plus chère qu'en France, enfin en métropole (d'ailleurs nous, en Guyane, on devient des "métros"). Je suis allée au marché: l'ambiance était très sympa, c'est un grand mélange de Créoles, de Hmongs, d'Haïtiens, de Brésiliens et de métros, c'est plein de couleurs et plein de fruits exotiques. Mais je suis revenue les mains vide et le porte-monnaie encore plein parce que le coup de l'ananas à 7€ et des tomates à 5€/kg, ça m'a bloquée et dégoutée.
Du coup, sur nos 2 semaines en Guyane, en France tropicale, nous avons du manger 2 pommes grand max et puis des compotes en conserve! Quelle tristesse... bon, il y a une chose pour laquelle on a été moins regardant niveau prix: le fromage bien sûr! On a trouvé du camembert et du reblochon moelleux et parfumés à souhait, hummmmmmm!!! Privez-vous de tout ce qui est digne de porter le nom de fromage pendant plusieurs mois et vous comprendrez!
M'enfin, il y a une chose par contre qu'en tant que Belémois nous envions aux Guyanais, c'est l'accès à la nature. Inexistant à Belém parce que la nature c'est pas moderne, ça demande des efforts physiques et ça fait transpirer, ça ne sert pas de bières et puis ça ne passe de la musique toutes décibels dehors. Donc à Belém, c'est pas qu'on veut pas, c'est qu'il n'y a pas, tout simplement. Du coup là, on en a bien profité...
Avec Erwan, notre hôte, et Fanny, sa douce, nous sommes partis sur le sentier Molokoi pour 2 jours de marche en pleine forêt. 18 km à monter, à redescendre, à zigzaguer entre les troncs, à patauger dans les bas-fonds, à improviser des ponts pour les bas-fonds trop profonds (activité bricolage pour les mecs), à rincer la moiteur tropicale avec les gouttes de pluie ou l'eau des ruisseaux, à s'agenouiller pour passer sous les arbres couchés ou les escalader, et à s'émerveiller devant bestioles et plantouses!
Voilà ce que ça donne en images...
Avec un passionné comme Erwan, les grenouilles aussi petites qu'elles soient n'avaient aucune chance d'échapper à notre curiosité! On est même allé jusqu'à jeter un œil sous leur gambettes pour découvrir leurs dessous... roses!
Molokoi c'est 3h30 de marche le premier jour, puis 6h le deuxième. Et au milieu? Une nuit en hamac dans la forêt!! Tout se passe sous un carbet: un toit de taule contre la pluie, des poutres en bois et des restes de cordes pour accrocher les hamacs, et le tour est joué!
Petit bain-apéro dans le ruisseau juste en dessous et c'est déjà l'heure du repas. Les sacs à dos étaient bien lourds mais on ne regrette rien: planteur pour l'apéro et rouge pour accompagner charcutaille, pâté et calendos. Le grand luxe!!
On s'est régalé! (Euh, petite précision, je parle de notre rando là...) Mais comme on avait un peu perdu l'habitude de crapahuter et qu'en plus le climat est plutôt lourd, et bien ce sentier a quand même laissé des traces...